Outre le fait d’assumer cette grande et belle responsabilité, je voudrais :
- raconter cette expérience, photos et témoignages à l’appui,
- m’engager à
Retraite d’été au temple bouddhiste zen de la Gendronnière
Pour la sixième fois consécutive, je ferai cet été la cuisine lors d’une retraite bouddhiste de 10 jours, la plus fréquentée des six retraites qui se dérouleront au grand temple bouddhiste de la Gendronnière, près de Blois. Lors des cinq « éditions » précédentes, le nombre de participants variait entre 230 et 270 personnes.
La nourriture sera exclusivement végétarienne, avec une majorité de denrées d’origine biologiques, une partie des légumes provenant du très beau potager du temple.
Un challenge à plusieurs niveaux
Un défi personnel : assumer cette responsabilité
Le premier challenge, à titre personnel, est de traverser cette période en cultivant au mieux les qualités nécessaires pour que chacun bénéficie d’une nourriture saine, gouteuse et rassasiante.
Je ne serai heureusement pas seul : Une quinzaine de personnes participeront durant les 10 jours à la cuisine et des volontaires seront régulièrement sollicités pour aider à la découpe des légumes.
Le cuisinier zen, appelé « tenzo », décrit dans le très bel ouvrage du maître Dogen (1200-1253) « Instructions au cuisinier zen« , se doit en effet de cultiver les qualités requises pour incarner au mieux l’enseignement bouddhiste (ni plus ni moins !) : concentration, discernement, empathie, attention aux autres, sens de l’organisation et de l’écoute…
Autant de valeurs que je m’efforcerai (du mieux que je peux) de pratiquer et d’actualiser dans ma fonction, en essayant de me rapprocher autant que possible de l’idéal décrit par Dogen.
Soutenir les participants au cours de la retraite
Le défi ne se déroule pas qu’en cuisine : en participant à une retraite bouddhiste, chaque participant traverse également une « épreuve » au cours de laquelle il ou elle pratiquera entre 4 et 6 heures de méditation assise chaque jour et participera à l’activité du temple : nettoyage, découpe du bois en prévision de l’hiver, récolte de légumes…
Cette période est une expérience très profonde demandant de l’énergie, si bien que la nourriture est un soutien capital. Un autre maître célèbre dénommé Hyakujo, dont les propos ont été repris par Dogen, avait dit en parlant du cuisiner : « Les moines ont droit au bien-être et au réconfort ».
Une retraite bouddhiste n’a rien d’ascétique et il n’est pas question de frustrer les pratiquants avec une nourriture médiocre et peu variée. Au contraire, préparer une cuisine simple, plaisante et nourrissante, est un aspect capital du bon déroulement de la retraite, un don qui à son tour va aider chacun à donner le meilleur de lui-même.
Oublier le goût de la viande
Parmi les participants, le nombre de « purs » végétariens est faible. Beaucoup ont une consommation modérée de viande mais arrêter d’en consommer pendant 10 jours complets provoque au départ et chez certains une certaine appréhension.
Une amie me rappelait l’inquiétude d’un homme bien portant venu de la campagne, bon vivant et grand consommateur de viande, et qui disait non sans émotion : « Vais-je défaillir sans viande ? » Quelque jours plus tard, interrogé sur comment il se sentait, il avait expliqué que tout allait bien et que la viande ne lui manquait pas.
Il s’agit ainsi pour moi d’un grand défi avec un enjeu de taille :
Il est selon moi nécessaire de pouvoir vérifier par soi-même que les plats végétariens sont en mesure de nous nourrir convenablement, et ce à tous niveaux. Jusqu’à présent et même si des irréductibles partent parfois manger un steak au restaurant du coin, mes précédentes expériences lorsque j’ai assumé cette fonction de cuisinier zen m’ont semblé de ce point de vue particulièrement concluantes.
Mais une fois chez soi ?
50 recettes végétariennes en 10 jours
Des recettes à expérimenter au quotidien
La quadrature du cercle se situe ici : je pense à ces participants à la retraite qui rentrent chez eux avec, certes, un bon souvenir de la cuisine végétarienne, mais qui ne pourront renouveler cette expérience que s’ils disposent des outils appropriés pour reproduire les menus dont ils auront bénéficié.
Je pense par extension à tous les lecteurs de ce blog qui, végétariens ou pas, voudraient profiter de conseils et de recettes végétariennes leur permettant d’expérimenter cette manière de se nourrir, puis de l’adopter : un jour, une semaine, toute une vie…
Le défi : adapter ces recettes à la dimension familiale d’ici fin décembre
Ainsi, le défi sera d’adapter les 50 recettes végétariennes à une dimension familiale, pour quatre personnes.
Adapter les recettes présente un grand challenge pour moi :
- Je cuisine habituellement pour des dizaines (ici pour des centaines) de personnes et il devient nécessaire de prévoir ces recettes pour un cadre plus restreint.
- Avec l’expérience, je fais ces recettes spontanément, simplement avec une liste d’ingrédients, si bien qu’il me faudra formaliser clairement les différentes étapes de préparation.
- La cuisine communautaire permet d’ajuster les goûts au fur et à mesure. Pour quatre personnes, les quantités de sel, d’épices… doivent être parfaitement exactes.
- Le rythme des repas n’est pas le même : lors d’une retraite, les participants mangent en silence et les plats s’enchaînent rapidement. Dans les familles ou en recevant des amis, le repas se prolonge et nous sommes plus susceptibles de nous resservir lorsque nous restons longtemps à table ; cette composante doit être prise en compte.
Rendez-vous donc dans quelques mois pour vérifier si le défi est réussi
J’informerai régulièrement les lecteurs de ce blog du déroulement de la retraite, à travers des photos et des témoignages, ainsi que des avancées du défi.
Donnez moi vos impressions dans les commentaires.
Etes vous intéressés par un tel défi ?
Bonjour Antoine
J’ai découvert ton blog il y a peu (en cherchant des infos sur la cuisson du sarrasin…).
A l’heure où j’écris tu dois être en plein milieu de ta retraite. J’espère qu’elle se passe au mieux.
Je suis très intéressé par tes recettes. J’ai déjà trouvé beaucoup de choses très utiles (j’ai très peu d’expérience en cuisine). Ceci-dit rien ne sert de te mettre la pression pour faire çà d’ici décembre. A ton rythme çà ira très bien ! Mais c’est vrai qu’il vaut mieux parfois « battre le fer tant qu’il est chaud ».
A priori je suis intéressé par avoir si possible au moins des alternatives sans oeufs ou produits laitiers dans les recettes qui en contiennent. Ca me semble aussi cohérent si ta démarche est liée à la souffrance animale (NB : je ne te jette pas la pierre, je ne suis moi-même qu’un végétarien « mou »). Je suis aussi toujours un peu dubitatif devant des aliment ayant subit une forte transformation industrielle, style « protéines de soja texturées ». Je préférerais cuisiner des aliments plus « bruts » que je transformerais moi-même…
A part çà je suis ouvert à toutes les découvertes !
Merci en tous cas de partager tout çà avec nous…
Bien cordialement
Bonjour Gilles,
Merci pour ton commentaire. Effectivement, la cuisson du sarrasin apparaît en tête dans les moteurs de recherche…
Il est vrai qu’à titre personnel, je tends de plus en plus vers le régime régime végétalien. J’ai supprimé tous les produits laitiers mais je garde quand même quelques plats avec les oeufs pour permettre aux amateurs d’expérimenter de nouvelles recettes. Et puis je n’ai pas trouvé de substitut pour tous les plats avec des oeufs.
Quant aux PVT, je pense qu’elles sont nécessaires pour plusieurs raisons : elles sont très facile à cuisiner, ce sont des sources de protéines assez bon marché et surtout, elles rappellent la texture de la viande et favorisent le passage à un régime plus orienté végétarien.
Dans tous les cas, encore merci pour ces encouragements et bonne continuation,
Antoine
Bonjour Gilles,
Je découvre ton site internet suite à une recherche google (comment cuisiner telle céréale…).
Je consomme encore de la viande et dès que je m’essaie à me cuisiner végétarien, j’ai rapidement faim bien qu’augmentant les quantités de nourriture, et fini par perdre encore plus de poids, moi qui suit déjà bien mince. Un autre détail, la chair animale est composé d’une texture grasse que l’on ne retrouve pas dans l’alimentation végétale. J’ai l’impression que mon corps ne retrouve pas cela et me le réclame. J’ai pensé que certaines personnes dans ce type de groupe de mangeurs de viande sont dans le même cas de figure. (Par contre, la recette de la crème Budwig me cale pour plusieurs heures. Plus besoin d’en cas le matin.)
Alors ce challenge dont tu parles ici me parle aussi. Ca semble hyper intéressant.
En tout cas, merci pour tes recettes !
Grâce à ton site qui propose des recettes facilement abordables, je vais suivre plus facilement ma résolution, pour raisons de santé, de repas végé de temps à autre, avec augmentation progressive de leur fréquence.